CHAPITRE III
— Mikhaïl ! Mais… je ne comprends pas. Qu’est-ce que tu fais là ? Tu étais à la maison ?
Les questions, autant de banalités, se bousculaient sur les lèvres de Jo. Le gosse ne répondait pas. Il se contentait de le regarder en biais, le front plissé, la lippe boudeuse, debout sur une patte comme un héron, sa jambe baladeuse frottant l’arrière de son mollet, nu sous le short. Jo fit cinq pas en avant, qui le portèrent à la rencontre de son fils devant lequel il s’agenouilla. Mikhaïl le fixait, toujours muet, le visage muré. Jo tendit les bras, referma ses mains solides sur les frêles épaules. Il sentit le garçon se raidir, il sentit le mouvement qu’il faisait pour se dégager. Jo tint bon. Il secoua la tête. Qu’est-ce qu’il avait, ce gamin ? Il semblait tout chose. Il avait fait une grosse bêtise ? Jo lui posa la question. Mikhaïl plongea un peu plus la tête vers le décolleté de son pull rouge à grosses côtes. Mikhaïl avait sept ans, le visage en pomme, la peau bistre avec des reflets bronze, les yeux bien noirs, les cheveux aussi. La réponse fut longue à venir :
— C’est mon train électrique. Il ne marche plus. Tu peux le réparer ?
— Eh ben voilà ! Il fallait le dire… Mais tu vas en profiter pour me dire autre chose, bonhomme. Pourquoi tu es tout seul à la maison ? Maman n’est pas là ? Tu étais dans ta chambre, je suppose… Tu m’as bien entendu rentrer ? J’ai même sonné plusieurs fois. Alors pourquoi tu n’es pas venu ?
Les lèvres de Mikhaïl se pincèrent, devinrent un trait de crayon. Le gosse se mordait en dedans, Jo pouvait voir son menton se friper et son nez remuer, un lapin. Maintenant les yeux de Mikhaïl avaient entièrement disparu sous ses paupières baissées, que des cils féminins frangeaient. Un accès de tendresse soudaine submergea Joseph Wong. Il approcha sa bouche de la joue rebondie, s’apprêta à y poser un gros baiser prolongé. Mikhaïl se rejeta en arrière avec une telle force qu’il échappa aux mains de son père, qui entendit distinctement le crâne du gamin heurter avec un vilain bruit le montant de la porte.
La tendresse reflua aussi vite qu’elle était apparue. Jo voyait son fils plaqué à la porte, le dos raide, la bouche grimaçante, les yeux… Oh ! ces yeux : deux billes brûlantes poinçonnées d’un éclat de panique. Jo ne sut quoi faire, quoi penser. Il ne put que bredouiller :
— Écoute… Calme-toi, voyons… Je ne vais pas te gronder. Qu’est-ce que tu…
— Mon train, murmura Mikhaïl. Viens le réparer, il marche plus…
La voix du gosse, passant entre ses lèvres à nouveau serrées, chuintait étrangement, sifflait, comme peut siffler un… Jo s’efforça de tasser au fond de son cerveau des images de grouillements écailleux. Il se redressa, Mikhaïl avait déjà filé dans le couloir. Jo se précipita à sa suite, il tendit la main pour essayer de prendre celle de son fils, mais Mikhaïl s’était déjà enfourné dans sa chambre, il était déjà accroupi au sol, près du circuit compliqué de rails de son train qui faisaient plusieurs huit emmêlés sur le parquet.
— Tu viens, papa ?
Jo hésita, sans savoir pourquoi… Si, il savait pourquoi. La chambre de son fils était très sombre, juste éclairée par la toute petite lampe bleutée qui tenait au montant de son lit par une pince crocodile. L’ombre portée des rails en dédoublait les sinuosités, jetait sur le plancher des nœuds de… Allons ! Il ne fallait pas penser à ça, pas voir des serpents partout.
Jo se pencha sur les voies. Un frisson rapide avait circulé le long de sa colonne vertébrale. Il ne fallait pas voir des serpents partout, mais il en voyait. Un deuxième frisson suivit le premier. L’œil de Jo avait accroché le poster épinglé au-dessus du lit de Mikhaïl. Il représentait un monstre tapi, au dos cabossé, à la queue épineuse, à la gueule de tortue large ouverte sur des dents cruelles. Un monstre reptilien, une bête préhistorique peinte écaille par écaille avec une précision hallucinante. Jo avala sa salive. Il se sentait stupide, mais il ne pouvait rien contre sa phobie. Pourquoi ce gosse avait-il cette horreur chez lui ? Jo ne se souvenait pas lui avoir acheté cette affiche. Sa femme, peut-être.
— Papa ?
— Oui, oui, grommela Jo.
Il avança encore d’un pas, son pied nu éclaboussa une flaque de liquide qui stagnait près du circuit.
— Ah ! Mais qu’est-ce que tu as renversé ? Tu as mis de la flotte partout…
Peu à peu, la sympathie paternelle se transformait… peut-être pas en vraie colère, mais au moins en agacement. Jo s’agenouilla, son deuxième pied pataugeait maintenant dans le liquide répandu. Il sentit la main de Mikhaïl agripper son poignet.
— C’est là, papa…
Dans le contre-jour de la lampe il ne distinguait plus les traits du visage de son fils, seulement la très vague lueur de verre de ses yeux. Un troisième frisson naquit, qu’il ne put stopper. La main de Mikhaïl s’était refermée sur son poignet avec une force surprenante, des serres, des griffes, la main le tirait vers un nœud particulièrement touffu des voies. Son bras se dépliait, sa main ouverte allait toucher l’imbroglio de métal. Il vit les fils à nu au tout dernier moment. Il n’eut même pas conscience de sa réaction. Il s’était rejeté en arrière, son poignet s’était dégagé de la petite main froide et dure comme de l’acier, il se retrouva assis par terre. Il replia ses jambes sous lui en une réaction tout aussi inconsciente. Il ne voulait pas encore croire à la réalité de ce qui venait de se passer. Mikhaïl, son fils, avait essayé de l’électrocuter.
Il reprit le fil de sa respiration, qui s’était bloquée dans ses poumons. Il voyait la flaque d’eau au bout de ses pieds, une méduse noire aux ramifications luisantes, il voyait au centre du nœud des rails le double éclair de cuivre des fils dénudés, il regardait Mikhaïl se relever, lui tourner le dos, sans un mot, et marcher vers son coffre à jouets, s’y pencher. Il entendit le bruit des jouets remués. Il se releva enfin, l’articulation de son coude craqua. Mikhaïl s’était retourné, il avait sorti quelque chose du coffre, quelque chose qu’il affermit à deux mains et pointa dans sa direction. Une sorte de hallebarde, provenant d’une panoplie de chevalier fantaisie. Ce n’était pas un instrument bien dangereux, seulement un jouet, avec une pointe et un tranchant en laiton argenté. Ce n’était pas dangereux, non, mais Mikhaïl venait vers lui, sans un mot, les yeux en billes de verre, la hallebarde levée vers sa gorge. Il bredouilla :
— Mikhaïl, mais qu’est-ce qui te…
La pointe arrivait à la base de son cou. Il la détourna d’un revers de main, il ne s’en était fallu que de quelques centimètres. Laiton ou pas, le métal ébréché lui déchira la paume. Il se retint de crier et de la porter à ses lèvres. La gorge nouée sur une bouillie de mots qui ne pouvaient plus sortir, il réussit à arracher l’arme des mains de son fils, cassa la hampe en deux, rejeta les deux tronçons au milieu de la chambre. Mikhaïl lui tomba dessus, il sentit des ongles griffus chercher sa peau à travers sa chemise. Jo se retrouva en train de lutter avec son fils, sept ans. Il refusait toujours de croire à la réalité de ce qu’il vivait, et pourtant il se battait. Ce n’était pas un jeu, il n’avait pas affaire aux soubresauts faibles et maladroits d’un gosse qui a envie de se bagarrer pour rire. Mikhaïl ne riait pas, sa bouche serrée ne laissait toujours pas échapper le moindre murmure. Mikhaïl se battait pour faire mal. Mikhaïl se battait pour…
Jo ne pouvait accepter le mot terrible. Il s’imposait, pourtant. Mikhaïl se battait pour tuer. Et Jo devait se défendre, il se battait lui aussi, pour ne pas être blessé plus gravement, en mobilisant toutes ses forces. Il repoussa une première fois les assauts déchaînés. L’enfant heurta du dos un placard métallique qui vibra. Mikhaïl rebondit, repartit en avant, sa tête vint donner contre l’estomac de son père. Jo en fut catapulté contre le mur, souffle coupé. Il ne comprenait pas. Mikhaïl possédait la force d’une bête furieuse. Jo réussit à lui bloquer les bras. Sa main droite partit, s’écrasa à toute volée sur la joue de l’enfant. Mikhaïl tournoya sur lui-même, se précipita une fois encore, dans le même mouvement, à l’assaut de Jo qui vit les doigts potelés aux ongles longs – pourquoi si longs ? – griffer l’air dans sa direction.
Cette fois c’est son poing qui partit, propulsé par tout son corps électrisé, par la rage qui enflait, délayant la stupéfaction. Le choc contre ses phalanges le secoua jusqu’à l’épaule, il entendit un craquement d’os mal étouffé par une trop fine épaisseur de chair. Mikhaïl culbuta à travers la chambre, se prit les pieds dans les rails qui crissèrent et se tordirent, s’effondra contre le flanc de son lit. Il n’avait pas crié, il n’avait pas émis un son. Jo se courba en avant, poings fermés sur ses mains douloureuses. Contre le lit Mikhaïl remuait faiblement, une ombre à peine distincte, soudée au pan protégé de la lumière surplombante. Jo eut l’impression que le gosse se ramassait pour bondir. Il aurait dû être assommé, rester inconscient plusieurs minutes. Mais Jo entendait son fils respirer, une respiration sifflante qui évoquait…
Jo cligna des paupières. Contre le flanc du lit ce n’était plus Mikhaïl qu’il voyait, c’était de luisants anneaux noirs qui se contractaient hideusement avant de se dénouer en un éclair pour frapper. Ce fut plus qu’il pouvait supporter. Il fit deux pas trébuchants sur le côté, franchit la porte restée ouverte. Sa main accrocha la clé engagée dans la serrure côté chambre, il la dégagea, franchit le seuil d’un bond, claqua la porte, pesa de tout son poids sur le battant. Il dut s’y reprendre à plusieurs fois pour trouver le trou de la serrure tant sa main tremblait. Il put enfin donner deux tours de clé, le pêne tressautant dans sa gâche résonna comme le mécanisme d’un revolver qu’on réarme entre deux coups de feu.
Dos à la porte contre laquelle il pesait toujours, Jo s’efforça de reprendre sa respiration. Il était en sueur, il dut se désengluer les yeux avec la manche de sa chemise. Ce n’était pas tant l’effort physique qui avait secoué ses nerfs, que ce fait incroyable qu’il ne parvenait toujours pas à assimiler et moins encore à comprendre : son fils était devenu un démon qui avait cherché à le tuer.
Le premier coup contre la porte le rejeta au milieu du couloir. La porte avait vibré si violemment qu’il eut pendant une seconde ou deux l’impression qu’elle avait éclaté. Mais elle tenait bon. Il y eut un second coup, un troisième. Des coups méthodiquement appliqués, des coups de pied au bas du panneau côté serrure, à l’endroit le plus vulnérable. À chaque coup, Jo voyait l’angle inférieur de la porte se déloger de quelques millimètres du chambranle. Et c’était un gamin de sept ans qui cognait ainsi. Cette fois la gorge de Jo se dénoua, il hurla :
— Mais tu vas cesser ! Tu vas cesser, espèce de petit salopard !
Il ne savait pas ce qu’il disait, il ne savait pas si c’était la colère qui l’envahissait de braises, ou la panique qui le bourrait de tessons de glace, ou… autre chose. Il hurla, les coups contre la porte ne cessèrent pas. Et entre les coups, un autre son naquit, monta. Un miaulement aigu, syncopé. Quelque part dans la maison, un bébé pleurait.
Les hurlements firent couac dans la gorge de Jo. Il écouta, bouche ouverte. Et il ouvrit la porte située juste en face de celle où le démon n’arrêtait pas de cogner. La chambre était elle aussi colmatée dans la pénombre de deux volets tirés en angle, qui ne laissaient filtrer qu’une incertaine lueur grise. Les pleurs venaient de là. Les doigts de Jo cherchèrent l’interrupteur sur le côté de la porte, la chambre fut douchée par l’écœurante lumière rose qui tombait de l’abat-jour en forme d’ombrelle renversée de la lampe plafonnière. Jo s’approcha du berceau. Le bébé n’arrêtait pas de pleurer, ses pleurs montaient en giclements intolérables. Jo se pencha sur le berceau.
— Bébé… bébé…, murmura-t-il.
C’était sa fille qui pleurait ainsi, sa fille Aïcha. Elle avait dû être réveillée par le bruit de la lutte, ses hurlements, les coups de pied contre la porte. Pas plus qu’il n’avait pensé à pénétrer dans la chambre de Mikhaïl en revenant du vallon, Jo n’avait eu l’idée de jeter un coup d’œil dans la chambre d’Aïcha. Mais pourquoi l’aurait-il fait ? Il était si sûr d’être seul dans l’appartement. Et pourquoi, surtout, sa femme s’était-elle absentée en laissant les enfants ? Derrière Jo, Mikhaïl s’acharnait contre le battant. Dans le berceau, Aïcha pleurait et pleurait, sa bouche restait grande ouverte, un trou noir dans la lumière rougeâtre, et ses bras dodus, ses jambes découvertes s’agitaient frénétiquement.
— Allons… mon bébé…
Il continuait de l’appeler ainsi, bien qu’Aïcha fût loin d’être un bébé. Elle avait 18 mois – ou n’était-ce pas déjà 19 ? –, une tignasse rousse frisottée, un teint d’ivoire, de grands yeux d’une couleur indéfinissable. Jo avança les mains vers sa fille, voulut la prendre dans ses bras, la soulever en glissant ses mains sous ses épaules. Il voulait la bercer, la prendre contre lui, éteindre contre sa poitrine tous ces pleurs intempestifs. Aïcha lui mordit la main. Il eut si mal qu’il cria. Et il cria plus encore de surprise que de douleur. Le bébé avait tourné la tête au moment même où il allait passer la main derrière sa nuque, sa bouche s’était refermée sur le gras de sa paume. Il secoua la main. La bouche refermée ne le lâchait pas, il percevait dans sa chair la morsure aiguë des dents de lait – des dents d’acier plutôt, autant de minuscules poignards. Il avait cessé de crier, il secoua le bras avec plus de vigueur, il entreprit de détacher de lui la créature, la chose qui avait saisi la main dans sa gueule de serpent.
L’image s’était imposée une fois de plus. Un serpent. Un serpent. Il prit la chose à bras-le-corps, il la cogna contre le montant du berceau. Elle ne lâchait pas ? Il cogna encore, et plus fort, et plus fort. Il ne savait plus ce qu’il faisait, ses bras battaient l’air mécaniquement, la gueule aux poignards lui lâcha enfin la main, mais il cognait encore, il entendait distinctement chaque choc sur le bois, et au travers de chacun des chocs le craquement étouffé de l’os qui se brise. Les pleurs avaient repris, ils cessèrent. Il n’avait plus qu’une chose molle dans ses mains, une poupée de chiffon qu’il balança deux ou trois fois encore, tête ballottante à la mâchoire disloquée, aux cheveux sirupeux de liquide gouttant, aux yeux noyés.
Ses mains s’ouvrirent, la poupée de sang retomba au fond du berceau, dont les draps bleu pâle déjà cloqués de rouge s’imbibèrent vite. Dans l’esprit de Jo, panique et fureur refluaient à nouveau. Dans son dos, les coups de pied rageurs continuaient d’ébranler la porte. Il n’en avait cure. Il ne pouvait détacher son regard de l’horreur, sa fille Aïcha, 18 mois, repliée dans son berceau et nageant dans son sang, sa fille Aïcha, morte, et qu’il avait tuée.
Il se prit la tête dans les mains. Des sanglots secs montaient du fond de sa poitrine. Il devenait fou. Il n’y avait pas d’autre explication, il devenait fou. La monstruosité de son geste ne pouvait qu’être le résultat d’une démence subite qui lui avait fait croire à des actes agressifs de la part de ses enfants. Ses yeux le piquaient. Il allait se mettre à pleurer. Dans le creux sanglant du berceau, le petit corps martyrisé d’Aïcha semblait onduler, se tordre, se fondre sous son regard qui s’embuait. Une nausée creusa son ventre, grimpa vers sa gorge. Il se sentit prêt à vomir. Il se détourna, courut hors de la chambre, passa en courant dans le couloir qui résonnait toujours des coups de pied contre la porte, crang ! crang ! Il ne s’arrêta pas, il traversa la chambre conjugale, tomba à genoux devant le lavabo. Son estomac hoquetait, précipitant vers sa bouche des torrents d’aigreur. Il se vida dans la cuvette, son ventre explosait, il crut qu’il ne pourrait jamais arrêter de dégorger tout le poison qu’il avait fabriqué dans ses viscères. Cela cessa, pourtant. Il resta un long moment anéanti, le menton sur le rebord de faïence, un filet de bave joignant ses lèvres empéguées et le fond de la cuvette maculé de sombres sanies.
Il se redressa, ouvrit les deux robinets, alluma. Son visage s’incrusta dans la glace, durement frappé par la rampe lumineuse, blafard, ravagé, sanglant. Le sang d’Aïcha, son sang à lui, sa chair et la chair de sa chair. Il se passa les mains sous l’eau. La douleur se réveilla, cuisante. Il inspecta sa paume gauche, déchirée par la hallebarde jouet de Mikhaïl, et sa paume droite, percée par les dents pointues d’Aïcha. C’étaient des blessures bien réelles, il n’avait pas rêvé, il ne pouvait les mettre sur le compte de la folie. Il fit longtemps couler l’eau froide sur ses mains, puis il plongea la tête sous le jet croisé des deux robinets et se laissa asperger, chaud, froid, chaud, froid. Il ne parvenait plus à penser, plus du tout. Du bout de l’appartement, atténués par la distance, les coups dans la porte résonnaient avec une hallucinante régularité, crang ! crang !
Ce n’est qu’en se redressant, la figure ruisselante et les cheveux dans les yeux, qu’il vit dans le miroir la silhouette derrière son dos. Il se retourna, le bas de ses reins heurta le rebord du lavabo. Une femme se tenait immobile dans l’encadrement de la porte de la salle de bains. Le prénom, le diminutif, sortit tout seul de sa bouche :
— Chris…
La femme, sa femme, ne répondit pas, ne fit pas un mouvement. Elle le fixait sans ciller, sa main droite remontée contre sa poitrine, plaquée entre ses seins, son poing refermé sur le manche d’un long et large couteau à découper.